4 février 2025
La gestion des données sociales est toujours compliquée surtout quand il s’agit de prestations spécifiques comme les rentes versées à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle (AT-MP). Les entreprises ou organismes débiteurs de ces prestations doivent, dans certains cas, déclarer ces revenus via la norme PASRAU, y compris lorsque les sommes versées ne sont pas imposables.
Voici ce que vous devez savoir pour ne pas commettre d’erreurs et éviter d’éventuelles régularisations.
Les rentes concernées sont celles versées par les régimes de base de l’assurance maladie, en faveur de victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle ayant entraîné un taux d’incapacité permanente supérieur à 10 %, ou à leurs ayants droit. Elles ont vocation à compenser une perte de capacité physique et de revenus.
Même si ces rentes sont non imposables, elles doivent impérativement être déclarées dans PASRAU sous la classe de revenu spécifique « 430 – Rentes AT-MP non imposables servies au titre d’un régime de base ». Cette obligation s’impose aux débiteurs, généralement des caisses ou des organismes sociaux, mais certaines entreprises peuvent également être concernées dans le cadre de leur gestion administrative.
Les rentes de réversion AT versées par le régime général, ainsi que celles des exploitants agricoles (hors rentes ATEXA), sont également concernées par cette catégorie.
Il est essentiel de ne pas confondre ces rentes avec d’autres prestations liées à l’invalidité ou aux indemnités journalières. Ces dernières disposent de codes distincts dans la norme PASRAU :
Tout amalgame entraîne un risque de rejet de la déclaration ou une incohérence dans les données transmises à l’administration fiscale.
Le cœur de la déclaration repose sur une série de rubriques que vous devez compléter avec rigueur. Voici les principaux éléments à renseigner :
Les contributions des salariés et des employeurs liées à la couverture santé ou prévoyance doivent également être déclarées si elles existent.
Même si les revenus sont non imposables, la partie brute du versement doit aussi être indiquée :
Ce montant brut ne doit pas être minoré : il s’agit du montant avant toute déduction de cotisations, servant de base au calcul de la sécurité sociale.
Tout manquement ou déclaration incorrecte peut générer des anomalies dans le traitement des données fiscales des bénéficiaires, voire provoquer des relances ou des demandes de correction de la part de l’administration. Il est donc recommandé de s’appuyer sur la fiche consigne n°2094 (« Principes généraux de la classification des revenus »), disponible sur Net-entreprises.
Il est également possible de consulter la nomenclature des classes de revenu (CLREV).
La déclaration de ces rentes, bien que non soumises à l’impôt sur le revenu, n’est pas facultative. Elle participe à l’unification du recueil d’informations sur les prestations sociales et les revenus de remplacement, même lorsqu’ils échappent à l’impôt. L’erreur souvent commise est de penser que l’absence de fiscalité exonère de déclaration or ce n’est pas le cas.
Le respect scrupuleux de ces obligations techniques permet de limiter les ennuis avec les organismes publics et d’éviter les retours ou blocages inutiles.