6 janvier 2025
La prime de risque constitue une compensation financière destinée aux salariés exposés à des conditions de travail dangereuses, insalubres ou pénibles. Pourtant, son versement n’est ni automatique ni encadré par le code du travail, ce qui laisse place à des disparités d’application, notamment entre le secteur privé et la fonction publique. Voici ce que les employeurs et les salariés doivent absolument savoir.
Cette prime s’adresse aux salariés dont les fonctions comportent un danger physique ou des conditions particulièrement pénibles. Elle est souvent versée dans les domaines suivants :
Contrairement à d’autres éléments de la rémunération, la prime de risque n’est pas encadrée par un texte de loi. Elle ne figure pas dans le code du travail et relève donc du bon vouloir de l’employeur. Toutefois, elle peut être prévue dans trois cas :
Un salarié peut aussi en faire la demande directe s’il considère que ses tâches l’exposent à un danger avéré. Dans ce cas, l’employeur reste libre d’accepter ou non, mais son refus pourrait être contesté si un usage ou un texte collectif impose ce versement.
La prime de risque, si elle est accordée, fait partie intégrante de la rémunération. Elle doit figurer sur le bulletin de paie chaque mois. Elle ne peut pas être versée de manière exceptionnelle ou ponctuelle. Le montant est fixé librement par l’employeur ou la convention collective, sans plancher ni plafond imposé.
Lorsque la prime est prévue par un texte (contrat, convention, usage), l’absence de versement constitue une faute de l’employeur. Le salarié peut agir :
Le délai pour agir est de 3 ans, y compris après avoir quitté l’entreprise. Cette prime est incluse dans le calcul de l’indemnité de congés payés, de préavis de licenciement et dans l’assiette des cotisations sociales et de l’impôt sur le revenu.
Dans la fonction publique, les agents peuvent bénéficier de l’indemnité pour travaux dangereux, insalubres, incommodes ou salissants (ITDIIS), ainsi que de l’indemnité forfaitaire de risque (IFRR). Contrairement au secteur privé, ces primes sont strictement encadrées par des arrêtés ministériels.
L’ITDIIS est versée selon 3 catégories de risque, déterminées en fonction des tâches effectuées :
Les montants doivent être multipliés par le nombre de demi-journées réellement effectuées.
L’IFRR concerne les agents travaillant en permanence dans certains établissements sensibles, même s’ils ne sont pas titulaires :
L’affectation doit être permanente et dans un établissement répertorié. Un annuaire officiel permet de vérifier l’éligibilité.
Les employeurs du secteur privé n’ont pas d’obligation légale, mais ignorer l’exposition au risque de certains salariés peut exposer à un contentieux, notamment si un usage est établi dans l’entreprise ou la branche. Il est donc conseillé de :
Dans le public, la réglementation est claire, mais son application exige une veille attentive sur les textes en vigueur (décrets, arrêtés ministériels, conventions avec les ARS…).
Vous êtes employeur et vous vous interrogez sur l’exposition aux risques dans votre structure ? N’hésitez pas à faire auditer vos processus RH et à vérifier les fiches de paie. Un audit des postes à risque peut aussi être une démarche préventive utile.