6 novembre 2024
Travailler dans le froid est une réalité quotidienne pour de nombreux salariés en France, qu’il s’agisse d’agents œuvrant en extérieur, d’ouvriers en entrepôt frigorifique ou de personnel de transformation agroalimentaire. Pourtant, le code du travail reste silencieux sur un point central : il ne fixe aucune température minimale à respecter pour protéger les salariés du froid. Face à ce vide réglementaire, c’est aux conventions collectives de prendre le relais, avec, parfois, la mise en place d’une prime de froid. Voici ce qu’il faut absolument savoir.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’existe aucun seuil légal de température déclenchant automatiquement des mesures spécifiques. L’article R4225-1 du code du travail impose simplement à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et préserver la santé des salariés. Cela s’applique évidemment aux conditions climatiques extrêmes.
En pratique, cela implique que :
Cela peut se traduire par des mesures ponctuelles comme le chauffage des postes, la mise à disposition de boissons chaudes, l’augmentation des temps de pause ou encore la fourniture de vêtements thermiques et d’équipements de protection individuelle.
La législation française ne prévoit ni température plancher à respecter, ni dispositif automatique de compensation financière pour le travail dans le froid. Ce flou empêche les salariés d’invoquer simplement leur droit de retrait en cas de température trop basse. En conséquence, il n’existe aucun droit général à une prime de froid. Seules certaines conventions collectives prévoient cette indemnisation.
L’INRS recommande de considérer qu’un poste est exposé au froid en dessous de 18 °C, avec une vigilance renforcée en dessous de 5 °C. Quant à la norme NF X35-203/ISO 7730, elle donne des repères de confort thermique :
La prime de froid est un dispositif prévu uniquement dans certaines branches d’activité. Elle n’est donc pas universelle. Pour pouvoir y prétendre, trois conditions principales doivent être réunies :
Il est important de noter que cette prime peut s’appliquer à tous les types de contrat : CDI, CDD, mission d’intérim… L’ancienneté peut néanmoins être prise en compte selon les accords de branche. En revanche, l’employeur ne peut réserver cette prime aux seuls salariés en CDI, ce serait illégal.
La prime de froid remplace tout autre avantage compensatoire lié au froid (repos supplémentaire, prime spécifique, etc.).
Parmi les conventions collectives qui prévoient une prime de froid, deux exemples sont particulièrement représentatifs :
Le versement de la prime de froid ne nécessite aucune démarche particulière de la part du salarié si toutes les conditions sont réunies. Il s’agit d’un droit automatique dès lors que la convention collective le prévoit.
Pour savoir si une telle disposition existe dans votre entreprise, regardez parmi les conventions collectives dans « Convention Collectives« .
Attention : cette prime est soumise aux cotisations sociales et à l’impôt sur le revenu. Elle est donc versée en brut et doit être déclarée comme tout autre élément de rémunération. –> Vérifiez que les bulletins de paie sont conformes à la législation et justes en calcul !