4 janvier 2025
La cotisation foncière des entreprises (CFE) est un impôt local que l’administration fiscale impose à presque toutes les activités professionnelles non salariées. Trop souvent négligée, elle concerne pourtant la majorité des entreprises françaises, y compris les micro-entrepreneurs, les professions libérales et les loueurs de biens immobiliers. En comprendre les mécanismes est indispensable pour éviter les mauvaises surprises.
La CFE s’applique à toute activité professionnelle exercée de manière habituelle, en France, à titre non salarié et dans un but lucratif. Ce champ est large : artisans, commerçants, freelances, professions libérales, entreprises individuelles ou sociétés, y compris les micro-entrepreneurs, sont tous redevables. Peu importe la nationalité, la forme juridique ou le régime fiscal de l’entité concernée.
Même ceux qui exercent à domicile ou chez leurs clients ne sont pas épargnés.
Les activités de location ou sous-location d’immeubles sont également visées, mais sous conditions :
Toute entreprise nouvellement créée bénéficie d’une exonération automatique de la CFE pour l’année de création (jusqu’au 31 décembre). L’année suivante, la base d’imposition est réduite de moitié. Cette exonération ne nécessite aucune demande spécifique, mais il est indispensable de déposer une déclaration initiale (formulaire 1447-C-SD) auprès du service des impôts des entreprises (SIE).
Certaines catégories bénéficient d’une exonération permanente, sans avoir besoin de la solliciter :
Certaines exonérations dépendent du bon vouloir des collectivités locales. Elles sont souvent temporaires et concernent les entreprises implantées dans des zones prioritaires :
Pour bénéficier de ces exonérations, plusieurs formulaires doivent être déposés : le 1447-C-SD (ou 1447-M-SD pour une modification), accompagné le cas échéant des annexes 1447-E et 1465-SD. Tous les justificatifs doivent être transmis avant le 1er mai de l’année suivante.
Le calcul repose sur la valeur locative des biens immobiliers utilisés pour l’activité professionnelle deux ans auparavant (année N-2). Chaque commune fixe son propre taux, ce qui entraîne des écarts significatifs d’un territoire à l’autre.
Quand aucune valeur locative ne peut être déterminée ou qu’elle est trop faible, une cotisation minimum est exigée. Elle est calculée sur la base du chiffre d’affaires et varie selon la commune. Voici un aperçu des montants minimums en 2025 :
chiffre d’affaires N-2 | CFE minimum en 2025 |
---|---|
≤ 5 000 € | exonération |
5 001 – 10 000 € | 243 à 579 € |
10 001 – 32 600 € | 243 à 1 158 € |
32 601 – 100 000 € | 243 à 2 433 € |
100 001 – 250 000 € | 243 à 4 056 € |
250 001 – 500 000 € | 243 à 5 793 € |
> 500 000 € | 243 à 7 533 € |
Les entreprises sans local professionnel sont également redevables sur la base de leur chiffre d’affaires.
Certaines réductions existent, notamment :
À la CFE s’ajoute une taxe additionnelle de 1,12 % au profit des chambres de commerce et d’industrie. Certaines structures (artisans, pêcheurs, Sica…) sont exonérées de cette taxe.
Enfin, des frais de gestion équivalents à 1 % du total (CFE + taxe additionnelle) sont systématiquement ajoutés.
Exemple : une CFE de 5 500 € entraînera une taxe additionnelle de 61,60 € et des frais de gestion de 55,60 €, soit un total de 5 617,20 €.
Les avis d’imposition sont exclusivement dématérialisés via le compte fiscal en ligne ou Portailpro.
Les entreprises à l’étranger peuvent payer par virement bancaire, à condition de résider dans un pays figurant sur une liste définie par arrêté.
En cas de cession ou de transmission, le repreneur doit déposer une déclaration 1447-C-SD avant le 1er janvier suivant.
Si le changement a lieu en cours d’année, l’ancien exploitant reste redevable pour l’année entière. Le nouvel exploitant ne sera imposé qu’à partir de l’année suivante.
Une cessation d’activité en cours d’année n’annule pas l’imposition déjà établie, sauf cas spécifique (ex : installations classées en phase de réhabilitation).