25 janvier 2025
La Déclaration Sociale Nominative (DSN) et le prélèvement à la source ont modifié en profondeur les responsabilités de l’entreprise. Ce qui relevait autrefois du contrôle a posteriori de l’administration est désormais placé sous le contrôle… de l’employeur lui-même. Autrement dit, l’entreprise déclare, l’administration prélève, et s’il y a une erreur, c’est vous qui êtes fautif. Il est donc indispensable de mettre en place un processus de contrôle mensuel, et de l’intégrer noir sur blanc dans vos relations avec vos prestataires.
Chaque mois, l’entreprise ou son cabinet comptable dépose la DSN. Puis la DGFiP émet ses comptes rendus métiers (CRM), nominatifs et financiers. Ces documents ne sont ni bloquants ni validants. Ils sont simplement mis à disposition, à charge pour vous de les consulter.
Si vous :
… personne ne vous préviendra. L’administration estimera que vous avez reçu l’information et que vous avez choisi de l’ignorer. Elle n’a aucune obligation d’alerte ou de conseil.
Dans les faits, de nombreuses entreprises délèguent la DSN à leur cabinet comptable. Ce qui est parfaitement légal… mais dangereux si les rôles ne sont pas clairement définis.
Car la lecture des CRM, la correction des erreurs, le suivi des reversements, et la gestion des cas particuliers ne sont pas systématiquement inclus dans la lettre de mission. Certains cabinets se contentent d’un dépôt technique. Et si personne n’a prévu de vérifier les retours, les erreurs s’accumulent sans qu’aucun acteur ne soit formellement responsable.
Il est donc essentiel d’établir contractuellement :
Sans réponse claire à ces questions, vous êtes seul face à l’administration.
Le contrôle ne doit pas dépendre d’un salarié attentif ou d’un comptable rigoureux. Il doit être intégré dans un processus formel, avec des étapes précises, un calendrier et des preuves.
Voici ce que ce processus devrait inclure :
Chaque étape doit être tracée, et une personne désignée doit en avoir la responsabilité.
Si vous déléguez votre DSN à un cabinet ou à un gestionnaire de paie externe, vous devez inclure le contrôle des retours dans la lettre de mission. Il ne suffit pas de « faire la DSN ». Il faut en faire le suivi.
Exigez que le cabinet :
Sans cette contractualisation, en cas de litige ou de redressement, l’administration se tournera vers vous. Et votre prestataire pourra invoquer un « défaut d’instruction » ou une mission « limitée au dépôt ».