25 octobre 2024
Le prélèvement à la source a introduit un mécanisme de taux dit « non personnalisé », censé répondre à des cas particuliers. En pratique, c’est une zone grise dans laquelle s’engouffrent trop souvent les erreurs d’interprétation et d’application. Ce taux n’est ni neutre, ni secondaire. Il engage la responsabilité de l’entreprise dès lors qu’il est utilisé sans motif valable ou qu’il est mal paramétré. Voici ce que vous devez savoir pour ne pas vous faire piéger.
Le taux non personnalisé s’applique uniquement lorsque la DGFiP ne met pas à disposition de taux personnalisé pour un salarié donné. Cela peut arriver dans plusieurs situations précises :
Dans tous ces cas, la DGFiP retourne un signal d’absence de taux dans le compte rendu métier nominatif (CRM). C’est alors à l’entreprise de réagir vite, en appliquant le bon barème de taux non personnalisé, sans délai et sans approximation.
Le taux non personnalisé n’est pas choisi au hasard. Il est déterminé selon une grille officielle, issue de l’article 204 H du code général des impôts. Trois barèmes coexistent :
Chaque barème est organisé par tranches de revenus mensuels, avec un taux progressif. Le taux applicable correspond à celui d’un contribuable célibataire sans enfant. Par exemple, pour un revenu net imposable mensuel de 2 000 €, le taux non personnalisé est bien plus élevé que celui qu’aurait pu générer une imposition réelle basée sur la situation familiale du salarié.
L’administration publie ces grilles chaque année. Elles sont consultables sur Légifrance ou sur le site net-entreprises, dans les fiches consignes liées au prélèvement à la source.
D’abord, parce qu’il pénalise le salarié. Un salarié soumis à un taux non personnalisé verra une part plus importante de son revenu ponctionnée, ce qui suscite mécontentement et incompréhension. Ensuite, parce que son usage excessif ou erroné peut être interprété comme un défaut de conformité de l’entreprise.
Si le salarié n’est pas responsable de l’absence de taux – par exemple, parce que l’employeur a mal renseigné son NIR ou n’a pas consulté le CRM à temps – alors c’est bien l’entreprise qui est fautive. Et cette faute peut lui être reprochée lors d’un contrôle, notamment en cas de plaintes répétées ou de régularisations tardives.
Pour éviter d’avoir à l’utiliser par défaut, il existe une solution : le service TOPAze. Ce service permet à l’employeur de récupérer le taux personnalisé d’un salarié dès la signature du contrat. Il suffit que le salarié soit correctement identifié et que le NIR soit disponible. Le taux peut alors être appliqué dès le premier mois, évitant le recours automatique au barème standard.
À noter que TOPAze ne peut être utilisé que pour les nouvelles embauches ou pour les salariés absents du fichier durant les deux mois précédents. Et la volumétrie est limitée à 10 000 demandes par transmission.
Voici les pièges à ne pas reproduire :
Le taux non personnalisé n’est pas une option. C’est une obligation conditionnelle. Vous devez l’appliquer uniquement lorsque c’est justifié, et selon les règles précises prévues par la loi. Ce n’est pas à l’administration de le vérifier pour vous. C’est à vous d’en assurer la conformité technique, juridique et humaine.
Dans un système où le silence de la DGFiP vaut feu vert, le moindre relâchement peut se transformer en faute. Et comme toujours, c’est l’entreprise qui paiera les pots cassés.